vendredi 5 mars 2010

La fin de l'allaitement

J'aurais pu intituler ce billet de plein de manières : la fin d'une époque, le deuil de l'allaitement, le début de la faim et la fin et j'en passe. Or, rien n'est plus évocateur que "la fin de l'allaitement".

J'aurais pu vous raconter que j'aurais aimé allaiter jusqu'à cet été. J'aurais pu aussi vous dire que depuis une semaine, nous ne dormons plus, que depuis une semaine notre fils ne dort presque plus, qu'il ne dort que dans sa balançoire. J'aurais aussi pu vous dire qu'il avait des gaz et que nous croyions que c'était la cause des problèmes de sommeil. J'aurais aussi pu vous dire que c'est en appelant à info-santé, épuisée et inquiète, que j'ai compris quel était le problème (avec l'infirmière en ligne). J'aurais aussi pu vous dire que j'ai un pédiatre extraordinaire qui nous a reçu en après-midi après l'avoir appelé le matin. J'aurais terminé en vous disant que je ne produis plus assez de lait pour mon fils et que je dois lui donner ce que je n'aurais voulu jamais lui donner, du lait en boîte. J'aurais ajouté que c'est du "sans lactose" pour aider son bedon fragile et que déjà ça fait des miracles (dodo de 10h avec un seul réveil pour boire).


J'aurais tout dit ça quand dans le fond, ce que j'ai vraiment le goût de dire, les larmes au yeux, est que j'ai de la peine. Je savais que je devrais le sevrer un jour, graduellement. Je n'étais pas préparée à ce que ce soit aussi rapide et drastique. Je m'en veux de ne pas m'être rendue compte que ce n'était pas les gaz qui le réveillaient mais la faim, le manque de lait. Je m'en veux de ne pas l'avoir compris dans les messages qu'il m'envoyait. Ce manque s'est installé sournoisement, sans que je m'en rende compte. J'ai un deuil à faire et, avec un autre qui s'en vient (mon retour au travail début avril), ça en fait beaucoup à gérer pour mon coeur sensible de maman.


L'espoir, c'est que je sais que je vais passer au travers (oui je sais il y a pire dans la vie). Mon cerveau empêche mon coeur de trop dérailler. Il me rappelle que c'est ce dont mon fils a besoin, que ça le rend heureux et en santé surtout. Il me dit aussi qu'il y a des avantages au biberon, pas juste des inconvénients. Il me fait comprendre que je peux aussi avoir un moment privilégié avec mon fils quand je le fais boire. Il me rappelle que mon fils sera ainsi plus disponible pour me transmettre sa joie de vivre par son grand sourire et ses nombreux rires.


Être maman, c'est être capable de vivre ces moments difficiles et s'en servir pour être meilleure.