dimanche 4 octobre 2009

Récit d'un accouchement pas comme les autres...(en fait, tous les accouchements sont différents !!!)

Cher Lucas,

Voici le récit de ta naissance.

Le mercredi 13 mai, papa et moi sommes allés à notre rendez-vous hebdomadaire à la clinique GARE de l'hopital. La gynécologue a décidé de provoquer ta naissance avant la fin de la semaine. Nous sommes donc rentrés à l'hôpital jeudi 14 mai vers 16h45. L'infirmière qui devait passer la soirée avec moi en salle d'accouchement, Geneviève, m'a fait passer des prises de sang et m'a installé avec beaucoup de difficulté un tube pour éventuellement mettre un soluté. Dr Marie-Claude Bastien est venue me voir vers 17h30 pour m'installer un tampon de Cervidil, un médicament pour faire maturer mon col en vue de l'accouchement qui serait provoqué le lendemain matin. Elle me dit, pas trop convaincue, que ce médicament peut avoir aucun effet jusqu'à déclencher l'accouchement. À ce moment là, j'étais dilatée à 2,5cm, ce qui est très peu. Papa est convaincu que je serai provoquée vendredi matin. Il se trompait ! Pour les deux premières heures, je devais rester couchée. J'ai soupé durant ce temps. À plusieurs reprises, j'ai été branchée sur un moniteur pour entendre ton cœur et pour vérifier mes contractions. Je voyais que j'avais des contractions sur le moniteur, mais je ne les sentais pas du tout.

Vers 19h35, je peux enfin me lever. Je m'assois afin de jouer aux cartes avec papa. Vers 19h45, je ne me sens pas bien. J'ai très mal dans le dos et au ventre. J'essaie d'aller aux toilettes, mais ça ne fonctionne pas et j'ai de plus en plus mal. Je dis à papa que j'aimerais marcher alors on se lève et on sort de la chambre. On arrête devant le poste des infirmières car j'ai trop mal (le poste est en face de la chambre). Toutes les infirmières sont là car je suis la seule pour le moment dans les salles d'accouchement. Papa parle avec elles et moi j'ai très mal. Quand ça arrête, je dis à papa qu'on peut aller marcher, mais le temps de dire ma phrase ça recommence. Nous retournons donc à la chambre et je me couche. Geneviève vient m'examiner et me dit que je serais à 6cm, mais que ce n'est pas possible, elle pense faire une erreur car une partie de poche des eaux est sortie de mon col. Elle fait venir une collègue qui m'examine et me dit que je suis dilatée à 7-8 cm. Il est environ 20h15. Elles branchent le moniteur et voient que je ne cesse de contracter, comme si je n'avais qu'une seule contraction qui ne cessait pas. Elles font venir le médecin et me branchent sur un soluté afin de faire décontracter mon utérus. Les deux infirmières et papa essaient de faire pénétrer le soluté plus vite afin que je me sente mieux. Ça décontracte un peu, mais jamais au complet entre les contractions. On m'installe aussi un soluté d'insuline. Je suis branchée de partout ! Le médecin arrive, elle m'examine et me dit que je suis dilatée à 9 cm ! Je vais donc accoucher ce soir ! Le médecin me retire le Cervidil. Depuis une heure environ, je me tord de douleur. Papa appelle mon papa afin qu'il s'en vienne pour ta naissance. Je demande au médecin de me faire une épidurale. Elle accepte après avoir essayé de me convaincre que j'étais capable d'aller au bout sans. Ensuite, le médecin me dit qu'elle va aller s'habiller en docteur pour l'accouchement, car ça s'en vient vite.

À ce moment (et depuis un bout), je perds la notion du temps. Mon père arrive avant l'anesthésiste. Je reçois mon épidurale, ainsi qu'une rachidienne, vers 21h30. Je suis complètement gelée et je ne sens plus rien, à mon plus grand bonheur. J'ai tellement eu mal. Je suis maintenant branchée au moniteur en permanence. Ton petit cœur ralentit, mais le médecin me dit que c'est normal avec l'épidurale et ça devrait remonter. Pour t'aider, on me donne de l'oxygène et on me fait faire la crêpe (c'est l'expression du médecin pour dire qu'elle me fait bouger et changer de côté). Dr Bastien crève mes eaux (ce qui en reste car une poche s'est crevée d'elle même un peu plus tôt). Ton petit cœur remonte et tout va bien. Vers 22h00, le médecin m'examine et je suis dilatée à 10cm et je peux commencer à pousser. Pendant ce temps, les infirmières et le médecin se prépare à ta venue.


C'est aussi à ce moment que les choses commencent à se gâter. Ton cœur recommence à décélérer. On recommence donc le même manège, crêpe et oxygène. Or, cette fois, ça ne s'améliore pas. Tu ne supportes pas les poussées. Dr Bastien me dit qu'elle n'aime pas ça et qu'il faut que ça remonte et vite. Elle commence à penser à l'option césarienne. Après quelques minutes, ça ne change toujours pas alors Dr Bastien me prévient qu'elle doit me descendre de toute urgence au bloc pour une césarienne endormie. Elle donne un code d'urgence dans le département (on rappelle la gynécologue de garde qui est chez elle, l'anesthésiste qui est retourné chez lui et la pédiatre) et tout le monde court partout. Ça presse, ton coeur ne bat qu'à 50 BPM. On me débranche et on m'emmène au bloc en courant, comme dans les films. Je ne réalise pas tout à fait ce qui se passe, je me sens tout de même en confiance et je suis sûre que tout va bien aller. J'ai juste peur d'avoir mal et de sentir la coupure lors de l'opération. Papa me suit mais ne peut pas entrer avec moi car c'est une urgence. Malgré cela, une infirmière lui dit de se changer au cas où il pourrait entrer.

Une fois au bloc on me prépare pour la césarienne : petit chapeau, bras attachés etc. Mon infirmière reste près de moi tout le temps et Dr. Bastien n'est jamais loin. Il y a au moins 20 infirmières qui courent partout. On dirait un film. La gynécologue arrive en courant (le lendemain, elle avouera avoir roulé à 140km/h sur l'autoroute et avoir fait Blainville /St-Eustache en 10 minutes !) et toute énervée. Elle prend une grande respiration pour se calmer, se change et vient voir ce qui arrive. Elle m'examine, je suis complète alors elle me dit qu'on va te sortir de là tout de suite. Elle m'explique comment pousser comme il faut. Dr. Bastien et Geneviève me tiennent la main. Ils font entrer papa pendant que je commence à pousser. J'ai du pousser environ 5-6 fois et tu es sorti. Je n'ai pas eu le temps de te voir que les médecins sont partis avec toi. Papa m'a dit après que tu étais blanc comme une feuille de papier.

Heureusement, avec un peu d'oxygène, on réussit à te ramener et à te faire crier. Je n'ai pas paniqué car je ne t'ai pas vu (une chance). Papa part avec toi à la pouponnière afin de poursuivre les soins. Juste avant, j'ai la permission de te voir le visage (tu étais tout emballé) et de te donner un bisou. Tu étais si blanc car tu avais un tour de cordon. Une chance que Dr. Ouellette a été rapide pour te sortir de là ! L'anesthésiste est arrivé après ta sortie et il n'était pas de bonne humeur d'avoir été appelé pour rien....pas fort !

J'ai pu te voir et t'allaiter vers 1h30 du matin. Tu étais si minuscule mais si beau ! Tu étais plein de cheveux noirs et foncés !!! Tu étais comme moi à ce moment là, tout branché ! Peu après, tu as tordu l'aiguille de ton soluté. La pédiatre te l'a fait enlever et tu es venu dormir avec nous pour notre plus grand bonheur vers 3h00.

Je t'aime,


Maman xxxxx


P.S. Voici des photos souvenirs avec les gentilles médecins qui ont travaillé fort pour que tu ailles bien !



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